Syndic : le point de vue de Kristel, gestionnaire de copropriétés à Marseille sur son métier de syndic

Immobilière pujol | Nous croyons que l’immobilier est fait de belles expériences

Douce France, tu n’es plus le pays de mon enfance….

Voilà ce que notre célèbre Charles Trénet pourrait chanter s’il était encore parmi nous. Etre bercé d’insouciance est désormais un luxe ! « Inégalités, agressivité, précarités » sont plus dans l’air du temps et partie intégrante de notre quotidien . Un sentiment d’insécurité sociale et financière grandit et se ressent dans la vie de tous les jours. Le secteur de l’immobilier n’échappe pas à la tendance et nous constatons que le lien humain et financier avec nos clients se complexifie.

 

 

Comment est vu le métier de syndic (gestionnaire de copropriétés)Mon client a une incroyable demande

Que nous soyons comptable ou gestionnaire (à Marseille ou autres), au service Syndic ou bien en Location, les impressions que nous partageons à midi entre deux plats réchauffés sont souvent les mêmes :

  • « Monsieur X souhaite 3 devis  »,
  • « Madame Y conteste la facture »,
  • « les locataires demandent 2 mois de gratuité »
  • et j’en passe…
  • Nos repas ressemblent de plus en plus à un talk-show du type « mon client a une incroyable demande ».

Les clients veulent faire de bonnes affaires à chaque dépense comme s’ils étaient sur  le bon Coin. Discussions qui s’éternisent lorsqu’il s’agit de travaux, factures bloquées, copropriétés débitrices plus nombreuses …. Le rapport à l’argent prime et nécessite une modification de comportement de notre part. Nous devons faire preuve de beaucoup plus d’empathie et de compréhension dans notre relation avec nos clients. Car, à chaque copropriétaire, sa situation financière et donc des priorités différentes. Certains souhaitent faire des travaux, d’autres le voudraient bien mais ne peuvent pas. Alors comment contenter tout le monde ??

Syndic  : équilibriste et jongleur mais toujours avec le sourire

Négocier les devis, privilégier les travaux urgents, refondre les budgets sans pénaliser la trésorerie…  Nous devenons de vrais équilibristes et jouons sur tous les tableaux pour réduire les charges tout en conservant une qualité de travail.

Fournisseurs, Syndic et Copropriétaires doivent faire un effort s’ils veulent continuer à collaborer ensemble. C’est comme si nous partagions la même couverture mais à trois… Si on se serre un peu, si on fait des concessions, logiquement chacun devrait rester au chaud…. Logiquement ! Le moindre centime dépensé est décortiqué et les copropriétaires prennent plus de temps pour se demander où va leur argent, ce qui ne laisse plus beaucoup de place à la logique. Vous me direz que cela est normal et je vous répondrais que vous avez raison.

Mais alors, comment continuer à bien faire le métier de syndic de copropriété tout en tenant compte des multiples contraintes et exigences qui s’y ajoutent et tout cela sans faire flamber nos honoraires, cela va de soi…
Cette question est dans tous les esprits aujourd’hui et certains se sont déjà penchés sur le sujet en mettant en avant un nouveau modele d’agent, à mi chemin entre le geek et le businessman… l’Agent 2.0 !!

Syndic 2.0, syndic bureau d’étude, syndic flic, syndic assistant personnel…?

Ce nouvel agent est très « accessible », publie et tweet sur les réseaux sociaux, conseil et séduit via le net. C’est une bonne façon de se rapprocher de ses clients mais également de se créer de nouveaux réseaux, proposer de nouveaux services plus interactifs et parfois moins coûteux. Le but de cette présence sur le net est de rester dans l’esprit des gens, même s’ils ne font pas appel à vous dans l’immédiat ils savent que vous êtes là le jour « où ».  Ces techniques publicitaires, cette nécessité de « présence » qui étaient autrefois réservées à certains secteurs professionnels peuvent être mises en application dans le secteur immobilier où se démarquer devient désormais indispensable.

Cependant, je ne pense pas que les clients attendent seulement de leur agent immobilier qu’il soit « à la page ».
Certes, la gestion d’antan est révolue mais les nouvelles technologies ne sont pas les seuls axes d’amélioration. En effet, les clients nous sollicitent de plus en plus pour intervenir dans des domaines qui ne rentrent pas forcement dans notre champ d’action ou qui nécessitent une spécialisation :

  • Ils souhaiteraient que nous remplacions les bureaux d’étude ascenseur ou bureaux d’étude thermique et sont étonnés que nous n’assurions pas de tels services…(qui nécessitent une formation poussée),
  • Nous devrions également porter un képi et un sifflet pour faire la Police sur l’immeuble 24h/24h,
  • Certains nous demandent aussi que nous devenions leur assistante personnelle en remplissant pour eux des démarches privatives ou incongrues (commande ou réalisation de travaux privatifs, livraisons diverses, chasse aux animaux, réparation télé, réparation chasse d’eau qui fuit…).

Toutes ces demandes, sont une façon pour eux de rentabiliser nos honoraires à défaut de les voir diminuer comme ils le souhaiteraient.  Ou bien c’est peut-être tout simplement une généralisation de l’assistanat…

 

Les agents immobiliers doivent refondre leur cadre et outils de travail ainsi que les services (et donc tarifs) qu’ils proposent pour les adapter aux besoins et contraintes financières d’aujourd’hui. Mais ils doivent également faire preuve de beaucoup plus de polyvalence s’ils veulent coller au plus près des attentes et à la vision qu’ont les clients du professionnel de demain.

Je suis persuadée qu’en dehors du « web-agent », le professionnel idéal devra être  technicien, psychologue, juriste, policier, financier …  bref, un Arthuro Brachetti de l’immobilier !

 

 

Kristel Casaburi

Gestionnaires de Copropriétés chez Immobilière Pujol 

Commentaires

  • Stéphane Pujol 09 octobre 2013

    Je ne partage pas complètement votre vision mais suis prêt à y croire. Internet n'est pas seulement un outil et la formation de nos équipes ne suffira pas à valoriser nos métiers.

  • jean-pierre 09 octobre 2013

    Que le numérique provoque un remise en cause de l'exercice des métiers des professionnels de l'immobilier en général et du syndic de copropriété en particulier est tout à fait indéniable, néanmoins l'internet ne reste qu'un outil qu'il appartiendra aux professionnels de maitriser pour ne pas être à la traine de l'évolution irrémédiable d'un état de faits. Toutefois en plus de cet impact numérique sur leur métier, les syndics, non seulement devront prendre en compte les nouvelles dispositions de la Loi ALUR publiée en Mars 2014 mais devront également repenser celui ci quant à la réflexion à mener sur l'accès à la profession de syndic et sur le contenu de la formation continue rendue obligatoire , seuls gages d'une valorisation de la profession et de la défense d' honoraires en phase avec la complexité sans cesse accrue du métier. Jean-Pierre de Syndic Pro http://www.syndicpro.fr

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